Ateliers de réparation VL et PL : comment prévenir les risques et protéger la santé des salariés ?

30 décembre 2024

Temps de lecture : 6 minutes

Dans les ateliers de réparation automobile et poids lourds, les techniciens, mécaniciens et carrossiers évoluent dans un environnement où ils doivent faire face à de nombreux risques professionnels : manipulation de fluides spécifiques, travaux de carrosserie exposant à des substances dangereuses, ou encore postures de travail contraignantes. Ces dangers, bien qu’ils fassent partie du quotidien des ateliers, ne doivent jamais être négligés. La prévention et la mise en place de solutions adaptées sont essentielles pour garantir la sécurité et le bien-être des équipes.


Lire l’article de l’INRS sur la Sécurité et la santé des commerces de réparation automobiles et poids lourds


 Fluides et substances : maîtriser les risques liés aux produits utilisés

Dans les garages VL et PL, les fluides sont omniprésents : liquides de frein, huiles moteur, AdBlue, liquides de refroidissement, et autres additifs. Ces produits, indispensables à l’entretien et au fonctionnement des véhicules, peuvent toutefois présenter des risques pour la santé s’ils sont manipulés sans précaution.

Risques identifiés :

  • Les hydrocarbures (huiles moteur, carburants) peuvent causer des irritations cutanées, des allergies ou une toxicité par inhalation lors d’expositions répétées ou prolongées.
  • L’additif cérine (EOLYS), souvent utilisé dans les systèmes de filtration des gaz d’échappement, est irritant et peut provoquer des troubles respiratoires et cutanés.
  • L’AdBlue, composé d’urée, est irritant pour la peau et les muqueuses, en particulier lors d’un contact prolongé.
  • Le liquide de frein, très corrosif, peut entraîner des brûlures chimiques et des réactions allergiques.
  • Le liquide de refroidissement, contenant de l’éthylène glycol, est hautement toxique en cas d’ingestion accidentelle et peut également provoquer des irritations cutanées.

Solutions pour se protéger :

  • Port d’équipements de protection individuelle (EPI) : Des gants résistants aux produits chimiques (norme EN 374), des lunettes de protection et, si nécessaire, des masques respiratoires permettent de limiter l’exposition directe aux fluides dangereux.
  • Consultation des Fiches de Données de Sécurité (FDS) : Ces documents renseignent sur les propriétés des produits manipulés et les gestes à adopter en cas d’accident.
  • Formation des salariés : Les mécaniciens doivent être formés aux risques spécifiques de chaque fluide utilisé, et savoir comment réagir en cas de fuite ou de contact accidentel.
  • Aménagement des postes de travail : Installer des bacs de rétention pour éviter les déversements, ainsi que des systèmes de ventilation performants, contribue à réduire les expositions.

Lire l’article de la Carsat « Le risque chimique et cancérogène dans les garages https://www.carsat-nordest.fr/home/entreprises/prevenir-vos-risques-professionnels/vous-aider-a-maitriser-vos-risques/le-risque-chimique-et-cancerogene-dans-les-garages.html


 

Travaux de carrosserie : un environnement à haut risque

Les interventions en carrosserie – peinture, ponçage, application de vernis – exposent les salariés à des substances chimiques toxiques et des particules fines susceptibles d’endommager leur santé à court et long terme.

Risques identifiés :

  • Les solvants et vapeurs dégagés par les peintures, vernis et apprêts peuvent provoquer des irritations, des maux de tête, des nausées, voire des atteintes neurologiques (diisocyanates).
  • Les poussières fines générées par le ponçage et les travaux sur les carrosseries irritent les voies respiratoires et peuvent entraîner des maladies pulmonaires en cas d’exposition prolongée.
  • Les contacts cutanés avec des produits toxiques ou des outils contaminés peuvent causer des réactions allergiques ou des dermatites.

Solutions pour se protéger :

  • Port d’EPI adaptés : Masques FFP3, combinaisons intégrales et lunettes hermétiques protègent efficacement contre les vapeurs et les particules fines.
  • Cabines de peinture conformes : Les cabines doivent être équipées de systèmes d’aspiration et de filtration performants pour éliminer les vapeurs toxiques.
  • Postes de ponçage isolés : Ces zones doivent disposer d’extracteurs de poussières pour éviter leur dispersion dans l’atelier.
  • Substances moins dangereuses : Privilégier les produits à faible teneur en solvants et respecter strictement les consignes d’utilisation.

 


Lire l’article de Prévention au Travail « Peinture dans les ateliers de carrosserie automobile : des risques à ne pas sous-estimer ! »


Sécurité au quotidien : prévenir les troubles physiques et les accidents

Au-delà des risques chimiques, les mécaniciens et techniciens des ateliers VL et PL sont confrontés à des dangers mécaniques et posturaux qui peuvent nuire à leur santé.

Les principaux risques :

  • TMS (troubles musculo-squelettiques) : Les gestes répétitifs, les positions inconfortables et le travail sous les véhicules peuvent entraîner des douleurs chroniques au dos, aux épaules et aux articulations.
  • Chutes et blessures : Les ponts élévateurs, outils pneumatiques ou pièces lourdes manipulées peuvent provoquer des accidents graves si les consignes de sécurité ne sont pas respectées.
  • Risque électrique : Avec la généralisation des véhicules hybrides et électriques (VE/VH), les risques liés aux interventions sur des systèmes haute tension augmentent.

 


Lire l’article Auto-Info « DAF conseil renforce la formation des réparateurs pour maîtriser l’électrique et l’hybride »


Solutions adaptées :

  • Aménagement ergonomique : Fournir des outils adaptés et des postes de travail ajustables pour limiter les efforts physiques inutiles.
  • Chaussures et vêtements de sécurité : Indispensables pour protéger contre les chocs, les glissades et les coupures.
  • Formation spécifique VE/VH : Les mécaniciens doivent connaître les procédures d’intervention sécurisées sur les systèmes électriques pour éviter les électrocutions.

 


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La responsabilité de l’employeur : un engagement essentiel

Dans un atelier, la prévention des risques est une responsabilité collective, mais l’employeur joue un rôle déterminant dans sa mise en œuvre.

Obligations de l’employeur :

  • Fournir des EPI adaptés à chaque poste de travail.
  • Installer des systèmes de ventilation efficaces, notamment dans les zones à risque comme les cabines de peinture ou les espaces de ponçage.
  • Mettre en place des protocoles d’urgence clairs, notamment en cas de fuite ou d’exposition accidentelle.

 En prenant ces mesures, l’employeur garantit la sécurité et la santé de ses salariés, tout en améliorant les performances globales de l’atelier.

Assurer la santé et la sécurité des mécaniciens, techniciens et carrossiers n’est pas seulement une obligation légale : c’est un investissement dans la pérennité de l’atelier. En identifiant les dangers, en formant les équipes et en installant des solutions préventives, les employeurs peuvent réduire significativement les risques tout en améliorant la qualité du travail et la satisfaction des salariés.

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