Maîtriser les procédures d’intervention sur une boite de vitesses robotisée
4 juillet 2022
Temps de lecture : 7 minutes

Les boites de vitesses automatiques (BVA) ou boites de vitesses robotisées (BVR) se sont largement démocratisées ces dernières années. Grâce à une gestion optimisée des passages de vitesses, les BVA et BVR présentent des atouts indéniables tant en termes de pollution qu’en termes de consommation car c’est le calculateur qui passe les vitesses au moment le plus opportun. Entre 2010 et 2017 le nombre de BVA et BVR a été multiplié par 3 et avec le développement des véhicules hybrides équipés de transmissions automatiques, elles continuent à gagner du terrain. BVA et BVR équipent aujourd’hui plus d’un tiers des ventes de véhicules neufs.
Leur entretien et leur réparation sont une source de chiffre d’affaires additionnel pour les réparateurs indépendants. Il est cependant indispensable de se former pour maitriser les procédures spécifiques d’intervention sur pièces dont la technologie ne cesse d’évoluer.
Les constructeurs misent sur boites de vitesses robotisées
Privilégiée par beaucoup de constructeurs, la boite de vitesses robotisée est une alternative aux transmissions automatiques avec convertisseur de couple, car elle est plus facile à mettre en œuvre et moins onéreuse qu’une boite de vitesses automatique. Cette technologie repose sur une boîte de vitesses manuelle conventionnelle comprenant un embrayage sec. Elle fonctionne avec des actionneurs hydrauliques ou électriques qui actionnent l’embrayage et les changements de vitesses.
Il existe des boîtes de vitesses robotisées à simple ou double embrayage comme la boite DSG de VAG.
Regarder le TECHNI Boost sur les boites de vitesses robotisées à double embrayage
Certains constructeurs équipent leurs véhicules de boîtes de vitesses robotisées depuis longtemps. VAG équipe par exemple ses Golf GTe et Audi e-Tron de ses boîtes robotisées DSG (largement répandues), des boîtes de vitesses robotisées et hybrides qui comprennent un moteur électrique dans la cloche d’embrayage.
De par le développement des voitures hybrides qui sont équipées de ce type de transmission, les boites robotisées ont le vent en poupe. Elles sont une solution en pleine croissance que les garagistes se doivent de savoir, a minima, entretenir et, idéalement, réparer.
L’entretien des boites de vitesses robotisées, un réflexe à prendre au sein de l’atelier de réparation
Contrairement aux idées reçues, les boîtes de vitesses robotisées nécessitent des interventions de maintenance que les constructeurs intègrent dans les plans d’entretien des véhicules équipés de ces systèmes de transmission. Il est donc indispensable de connaitre les manipulations à effectuer et d’avoir le réflexe de consulter les préconisations des constructeurs lorsqu’un véhicule équipé d’une boite de vitesses robotisée passe dans l’atelier. Trop souvent, les réparateurs laissent repartir les véhicules sans avoir réalisé les entretiens préconisés par le constructeur. Or, il faut réaliser les niveaux, remplacer l’huile lorsque cela est nécessaire et changer les filtres pour les modèles de boîtes de vitesses robotisées qui en sont équipés, comme la boite DSG de VAG. Selon les préconisations du constructeur et selon les modèles de boîtes, la vidange s’effectue tous les 60 000 à 100 000 km.
Bien souvent, par méconnaissance, bon nombre de réparateurs ne veulent pas prendre en charge des véhicules lorsqu’il faut intervenir sur la boite de vitesses robotisée. Or à partir du moment où l’on sait ce qu’il faut faire et comment diagnostiquer le problème, cela ne présente pas de difficulté particulière. C’est un excellent moyen de fidéliser ses clients et de faire du chiffre d’affaires additionnel.
Lire l’article de Auto Moto : “Boîtes de vitesses robotisée : comment fonctionne-t-elle ? “
Il y a 10/15 ans ce sont des technologies qui n’étaient pas étudiées dans les cursus de formation de mécanique automobile car les BVR étaient peu répandues. Peu de constructeurs avaient développé une boite robotisée. Aujourd’hui cela s’est démocratisé et les technologies évoluent. Les réparateurs ont donc intérêt à se former pour ne plus refuser l’entretien de ces boîtes robotisées et laisser des véhicules partir chez les constructeurs.
Suivre une formation maintenance et réparation des boites de vitesses robotisées
DAF Conseil propose une formation d’une journée « Maintenance et Diagnostic moteur : les boites de vitesses robotisées » au cours de laquelle les stagiaires passent en revue les deux technologies principales de boîtes de vitesses robotisées :
Techno 1 : Pilotage électrique : tous les actionneurs sont électriques. Le pilotage de la boite robotisée se fait par des moteurs électriques. C’est la technologie des boîtes de vitesses Renault qui équipe ses véhicules de ces systèmes.
Techno 2 : Pilotage hydraulique : Le passage de vitesses se fait par un système hydraulique. C’est la technologie choisie par VAG pour sa boite de vitesses DSG.
Pour montrer le fonctionnement d’une boite de vitesses robotisée, les formateurs utilisent un outil pédagogique innovant : une boîte de vitesses robotisée imprimées en 3D qui permet de voir facilement l’intérieur de la boite de vitesses pour mieux appréhender son fonctionnement.
Les procédures de maintenance des boîtes de vitesses robotisées souvent négligées ou mal connues des garages sont passées en revue. Les intervalles de remplacement de l’huile, les procédures de vidanges et de mise à niveau qui sont spécifiques à chaque constructeur sont étudiées. Suivant la technologie, il y a bien entendu l’entretien de l’huile de la pignonnerie de la boite de vitesses mais également, dans le cas des boîtes pilotées hydrauliquement, l’entretien du fluide hydraulique qui nécessite un remplacement ou une mise à niveau avec une huile spécifique adaptée.
Après une session en salle sur la partie théorique, les stagiaires passent à la pratique en atelier avec l’observation des BVR sur des véhicules et la prise en main des outils de diagnostic pour étudier les informations disponibles en termes de contrôle des boîtes de vitesses robotisées. Ils vont ensuite aborder les procédures de démontage des BVR, les actionneurs devant se trouver dans une position spécifique pour pouvoir démonter et remonter la boîte de vitesses correctement.
Il faut ensuite savoir réaliser les apprentissages de la boite de vitesses. En effet, après un démontage il est nécessaire de réapprendre à la boite de vitesses à passer les vitesses. Lorsqu’il y a remplacement d’embrayage, selon s’il s’agit d’un embrayage à bain d’huile ou sec, les procédures de démontage et de remontage ne sont pas les mêmes. Il est donc important de connaitre les différentes procédures.
Enfin, il faut également réaliser un apprentissage de l’embrayage à la remise en marche. Les stagiaires apprennent à lancer la procédure du point de léchage, la butée mini, la butée maxi et la grille de passage des vitesses.
BVR : symptômes et problèmes caractéristiques
Certains signes comme un bruit inhabituel, une difficulté à passer certains rapports, une boîte qui hésite entre plusieurs rapports ou qui ne rétrograde pas facilement sont des signes caractéristiques d’un problème lié à la boite de vitesses robotisée. Les codes défauts ou pannes les plus courants sont abordés lors de la formation DAF Conseil. Selon les symptômes, une simple vidange de la BVR peut suffire à résoudre le problème. C’est le cas par exemple de la boite DSG de VAG que l’on retrouve chez SEAT, Volkswagen ou Skoda qui se met en sécurité lorsque de la limaille se dépose dans certaines parties de la boite et empêche le passage des vitesses. Dans ce cas, une simple vidange et un nettoyage suffisent souvent pour faire repartir la boite de vitesses.
Autre problème caractéristique de la boîte DSG :
Lire l’article Problèmes sur les capteurs de la boite DSG 7 vitesses
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